Quand mon bonheur dépend de l'autre

Il arrive souvent que notre bonheur soit fortement lié aux actions ou comportements de notre partenaire ou conquête du moment. A vrai dire, comment pourrait-il en être autrement ?

Evidemment que lorsque l'on tient à quelqu'un, que l'on ressent des sentiments amoureux, nos émotions fluctuent au gré du quotidien. Là où il devient urgent de réagir c'est plutôt lorsque ce degré de dépendance entre nos émotions et le comportement de l'autre devient malsain pour soi-même, et que colère, frustration, anxiété et tristesse sont monnaie courante ...

Imaginez que vous ayez un vase émotionnel à l'intérieur de vous. Maintenant imaginez que lorsque vous ressentez des émotions négatives comme l'anxiété, la colère, la tristesse ou encore la peur, votre joli vase se remplisse d'un liquide marron toxique pour votre corps. A l'inverse, lorsque vous éprouvez du bonheur, de l'euphorie, de la joie, de l'apaisement, de l'amour, ou de la gratitude, il se remplisse d'un liquide doré très agréable pour le corps physique.

Et bien, disons que si dans votre quotidien, votre façon d'interpréter le comportement de votre partenaire ou conquête du moment implique que vous remplissiez votre vase à 70% ou plus de liquide marron contre 30% ou moins de liquide doré, alors, je vous invite à continuer votre lecture ! Vous êtes au bon endroit :)

Dans ce cas, il est plus qu'à parier que vous présentiez un forme de dépendance affective (DA), où 70% voire plus de vos émotions quotidiennes dépendent d'autrui. Cette dépendance peut se manifester à différents degré d'intensité, selon les profils et les situations de vie.

La dépendance affective peut se manifester de diverses manières, selon le type de relation et la personnalité de chacun. Voici quelques exemples de profils courants et leurs manifestations typiques.

VOUS RECONNAISSEZ-VOUS DANS L'UN DE CES PROFILS ?

1. Profil anxieux / irritable

Les personnes anxieuses ou irritables ressentent souvent des niveaux élevés de stress et d'émotions négatives lorsqu'elles se sentent dépendantes de leur partenaire. Ce profil est souvent caractérisé par une hypersensibilité aux actions et aux comportements de l'autre.

• sentiments de stress et de colère : ces émotions sont des signes que le cerveau est en mode survie (système nerveux sympathique), réagissant à des dangers tels que la peur de l'abandon, du rejet ou de la solitude. Une étude publiée dans le Journal of Personality and Social Psychology a montré que les personnes ayant une forte dépendance affective présentent des niveaux élevés de cortisol, l'hormone du stress.

• vérification compulsive du téléphone : regarder son téléphone toutes les quatre minutes, comme un réflexe obsessionnel. Cela peut être comparé à un TOC (trouble obsessionnel-compulsif) où l'on ressent le besoin constant de vérifier si le partenaire a répondu.

• augmentation de l'anxiété avec le temps : un exemple typique est une personne qui devient de plus en plus nerveuse et irritable à mesure que les heures passent sans message de son partenaire.

• stratagèmes d'indifférence : publier des stories sur les réseaux sociaux pour feindre l'indifférence. Par exemple, partager une vidéo où l’on se montre détaché, que l'on se mets sur son 31 et que l'on sort. L'objectif est clair : "je veux qu'il/elle voit cette vidéo et qu'il/elle ait peur de perdre et fasse preuve de jalousie ou alors décide de venir passer la soirée avec moi par peur de me perdre". Cela ne fait qu'accumuler les non-dits, incruster le masque du faux-soi et s'enfermer un peu plus dans la détresse émotionnelle. La jalousie est tout sauf une preuve d'amour, la jalousie et tout simplement le témoin soit d'un manque de confiance en soi (insécurité, sentiment d'être moins bien que l'autre et qu'il va s'en rendre compte et "trouver mieux") soit d'un besoin de contrôle (très certainement lié à une blessure de la trahison ayant laissé des plaies émotionnelles non cicatrisées).

• photos sur les réseaux sociaux : poster des photos de soi pour attirer l'attention. Une personne peut poster des photos séduisantes ou des moments de vie intéressants pour susciter l'intérêt et le désire chez l'autre.

• jeux de réponse : lorsque l'autre répond enfin, prendre son temps pour répondre à son tour afin de paraître détaché. Ce comportement peut être une tentative de rétablir l'équilibre de pouvoir dans la relation.

• annulations de dernière minute : si l'autre annule au dernier moment ou fait le mort, la frustration et la colère sont légitimes. Mais faut-il accepter que cela devienne une habitude ? Une situation courante pourrait être celle d'un partenaire qui annule un rendez-vous important, laissant l'autre personne se sentir négligée et insignifiante.

2. Profil couple de longue durée :

Dans les relations de longue durée, la routine et l'ennui peuvent souvent remplacer l'excitation et la passion initiales. Ce profil est caractérisé par une stagnation émotionnelle et une recherche constante de revitalisation de la relation.

• routine et ennui : après des années ensemble, le piment initial de la relation peut se perdre. Le partenaire devient un compagnon de vie et l'ennui s'installe. Selon une étude de l'Université de New York, environ 60 % des couples mariés depuis plus de 10 ans rapportent une diminution significative de l'excitation et de la passion.

• rêves non réalisés : rêver secrètement de changements, de plus de fun, de surprises, de voyages, de fleurs impromptues, de pique-niques spontanés. Un exemple typique est celui d'un conjoint qui se sent déçu que les célébrations d'anniversaire ou les vacances ne soient plus aussi spontanées et excitantes qu'au début de la relation.

3. Profil célibataire dépendant des rencontres :

Pour les célibataires, la dépendance affective peut se manifester par une attente excessive des nouvelles rencontres et une recherche constante de validation externe. Ce profil est souvent caractérisé par des montagnes russes émotionnelles basées sur les interactions avec des partenaires potentiels.

• attente perpétuelle : attendre avec impatience chaque nouvelle rencontre dans l'espoir qu'elle soit "la bonne". Cela peut mener à une fixation sur les applications de rencontres et à une déception fréquente lorsque les attentes ne sont pas satisfaites.

• montagnes russes émotionnelles : ressentir des hauts et des bas extrêmes en fonction des interactions avec de nouvelles personnes. Par exemple, se sentir euphorique après un bon rendez-vous, puis dévasté si l'autre personne ne rappelle pas.

• validation externe : chercher constamment la validation des autres pour se sentir bien dans sa peau. Une étude de l'American Psychological Association a révélé que les personnes ayant une faible estime de soi sont plus susceptibles de rechercher une validation externe, ce qui peut renforcer la dépendance affective.

• compromis excessifs : être prêt à faire des compromis excessifs pour plaire à l'autre, même au détriment de son propre bien-être. Un exemple pourrait être une personne qui change ses habitudes ou ses intérêts pour correspondre à ceux d'un partenaire potentiel, au risque de perdre son propre sens de l'identité.

Clés pour détacher ses émotions des actions de l'autre

Pour surmonter la dépendance affective, il est essentiel de commencer par un travail sur soi-même. Cela implique de reconnaître ses propres schémas de pensée et de comportement, et de développer une estime de soi solide et indépendante.

1. Profil anxieux / irritable

Les personnes anxieuses ou irritables doivent apprendre à libérer et nettoyer régulièrement les énergies émises par leurs émotions et à développer leur estime de soi.

• stop à la frustration inutile : arrêter de dépenser toute son énergie dans la frustration, la colère et les heures passées au téléphone avec des amis à se plaindre de la situation. Il est crucial de reconnaître que cette énergie pourrait être mieux utilisée pour des activités utile et en directement d'un projet personnel.

• introspection nécessaire : cela peut piquer, mais ce n'est pas l'autre qu'il faut blâmer. Souvent, on projette nos insécurités sur l'autre. Utiliser les situations où l'on est activé.e par le comportement de l'autre est un vrai cadeau pour grandir et sortir de la dépendance affective.

Par exemple, quand l'autre joue au jeu du chat et de la souris, se demander : "Pour quelle raison je choisis que son comportement me fasse douter de ma valeur ? Est-ce que j'ai une si petite estime de moi pour me rabaisser à attendre ses miettes ? Est-ce que je mérite ça ?"

Ces sentiments d'insécurité proviennent d'expériences passées de rejet ou d'abandon, souvent dans la tendre enfance, et nécessite un accompagnement pour libérer la surcharge émotionnelle dans le subconscient.

• estime de soi : l'estime de soi joue un rôle crucial. Se sentir inférieur à l'autre pousse à accepter des situations inadmissibles. On peut croire que l'autre est tellement mieux que nous qu'on ne retrouvera jamais quelqu'un d'aussi bien. Travailler sur son estime de soi peut inclure des exercices de développement personnel, comme la pratique de la gratitude, la méditation, ou des affirmations positives ...

• nostalgie trompeuse : espérer revenir aux moments heureux du passé peut être trompeur. la nostalgie, la tristesse, l'irritabilité et l'anxiété quotidiennes ne sont pas normales. Une technique utile peut être de se concentrer sur le présent et de cultiver des expériences positives dans le moment présent plutôt que de se perdre dans les souvenirs passés.

Se faire accompagner est essentiel. La PNL (Programmation Neuro-Linguistique) et l'hypnose aident à vider son sac émotionnel. J'ai moi-même vécu cette libération émotionnelle, et c'est incroyable ce que l'on peut réprimer dans notre subconscient.

2. Profil couple de longue durée :

Pour établir une relation saine et équilibrée, il est crucial de travailler sur l'investissement mutuel et la communication. Voici quelques stratégies pour y parvenir :

• communication ouverte et honnête : l'importance de la communication dans l’identification des déséquilibres. Exprimer ses besoins et ressentis sans accuser l’autre. Par exemple, utiliser des phrases en "je" au lieu de "tu" pour éviter que l'autre se sente attaqué, comme "je me sens négligé quand nous ne passons pas de temps ensemble" au lieu de "tu ne fais jamais attention à moi".

• prendre du recul et évaluer la relation : importance de l'auto-réflexion et de l'évaluation de ses propres attentes. Evaluer son propre niveau d’engagement et encourager l'autre à investir plus en montrant l’exemple. Une méthode efficace peut être de tenir un journal de ses pensées et sentiments pour identifier les schémas récurrents et les moments de déséquilibre.

• renforcer l'investissement mutuel : activités et pratiques pour renforcer la connexion (rendez-vous réguliers, projets communs). Encourager l'autre à investir plus en montrant l'exemple. Par exemple, planifier des activités ensemble qui encouragent la coopération et le partage, comme cuisiner un repas ensemble, participer à un projet de bricolage, ou même apprendre quelque chose de nouveau ensemble.

ATTENTION : si vous vous reconnaissez dans le profil 1 et que vous souhaitez coute que coute sauver le bateau, ces conseils de montrer l'exemple ne fonctionnent pas et sont dangereux si vous êtes déjà dans un déséquilibre d'investissement. D'où l'intérêt d'un appel découverte pour calibrer la nature de votre situation ! Jouer à Nicolas Cage pour trouver le trésor perdu peut vous amener à vous éloigner encore plus de votre vrai Vous, renforcer le masque du faux-soi et avoir des conséquence dramatique sur l'estime de soi.

3. Profil célibataire dépendant des rencontres :

Pour les célibataires, il est essentiel de développer des stratégies pour détacher leur bonheur des interactions avec de nouveaux partenaires potentiels. Voici quelques conseils pratiques :

• Cultiver l'indépendance émotionnelle : apprendre à se sentir complet et épanoui en soi-même, sans dépendre de l'approbation ou de l'attention des autres. Cela peut inclure des pratiques comme une nouvelle passion, un coaching en développement personnel et l'exploration de ses propres passions et intérêts.

• Fixer des limites saines : établir des limites claires dans les relations et s'assurer que ses propres besoins émotionnels sont respectés. Cela peut impliquer de prendre du recul pour évaluer ses sentiments et de communiquer ouvertement ses attentes dès le début d'une relation.

• Valoriser l'estime de soi : travailler sur l'estime de soi et l'amour-propre est essentiel. Reconnaître sa propre valeur et se traiter avec gentillesse et compassion peut aider à réduire le besoin de validation externe et à construire des relations plus équilibrées.

• Élargir ses horizons : explorer différentes activités et rencontrer de nouvelles personnes en dehors du cadre des rencontres amoureuses. Cela peut aider à élargir les perspectives et à réduire la pression sur chaque interaction individuelle.

Conclusion

En résumé, il est crucial de prendre conscience de la dépendance affective et de ses manifestations. En utilisant les stratégies mentionnées, il est possible de commencer à détacher ses émotions des actions de son partenaire et de travailler vers une relation plus équilibrée et mutuellement satisfaisante. Prenez soin de vous.

A très bientôt,

Chaleureusement,

Margaux.